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Retour sur le colloque sur les résiliences des femmes et les violences basées sur le genre


© Médecins du monde Canada

Le 8 avril dernier, la Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Québec/Canada a organisé le colloque Les résiliences des femmes, des filles et des communautés face aux violences basées sur le genre, à la Maison du développement durable de Montréal, en collaboration avec Médecins du Monde Canada, Unité de Santé Internationale de l’Université de Montréal et le Festival international de cinéma Vues d’Afrique. Ce colloque était organisé en parallèle de l’exposition SAKIFE, Santé des femmes Kivu, du photographe liégeois Christophe Smets.

 

La conférence a été animée par la professeure titulaire de la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal, Bilkis Vissandjée, a accueilli cinq panélistes :

  • Claire Joane Chrysostome, médecin et doctorante en sciences humaines appliquées à l’Université de Montréal 
  • Véronique Harvey, psychothérapeute 
  • Manon Hourdin, directrice des opérations Directrice des opérations internationales et du développement stratégique à Médecins du Monde Canada 
  • Mathilde Doucet, Conseillère juridique chez Avocats Sans Frontières Canada 
  • Pulchérie Nomo Zibi, conseillère en égalité des genres chez SOCODEVI

En préambule de l’événement, le Délégué général Yann Gall a remercié les partenaires et présenté le rôle de l’Association pour la Promotion de l'Education et de la Formation à l'Etranger (APEFE). Une capsule vidéo de l’APEFE sur le projet Mobali po na Mwasi, ou « lhomme acquis pour la cause de la femme » a été diffusée. Ce projet contribue à l’adoption d’une approche des masculinités transformatrices comme élément déclencheur important au sein des populations rurales et leurs organisations pour améliorer l’autonomisation des femmes, le leadership féminin et l’égalité de genre.

Ensuite, chaque panéliste a expliqué  sa notion de « violences basées sur le genre ». Ces violences sont malheureusement présentes dans beaucoup de pays d’Afrique, en particulier durant des conflits armés, où le viol est plus que récurrent et où le corps des femmes sont synonyme de trophée de guerre. Lorsqu’on parle de violences basées sur le genre, il est question de l’« ensemble des actes nuisibles dirigés contre un individu ou un groupe, en raison de leur identité de genre ». Il en existerait six types :

  • les viols
  • les agressions sexuelles
  • les agressions physiques
  • les mariages forcés ou précoces
  • le déni de ressource, d’opportunité ou de service
  • la maltraitance psychologique ou émotionnelle

À cela peuvent encore être ajoutées les mutilations génitales féminines et la traite des êtres humains. Il existe une origine commune à toute cette violence qui est l’idée de possession de pouvoir et la notion de « sphère ». Les violences ont lieu dans les sphères publiques, domestiques, du travail, scolaires et plus récemment, numériques. On estime 736 000 000 de femmes dans le monde qui ont déjà subi des violences sexuelles/physiques de la part d’un partenaire, des violences sexuelles en dehors du couple, ou les deux. 30% de ces femmes ont 15 ans ou plus. Il y a aussi 15 000 000 d’adolescentes dans le monde (15-19 ans) qui ont déjà été forcées à avoir des relations sexuelles. Mais ces chiffres sont très imprécis.

Une des problématiques premières concernant les violences basées sur le genre est que, dans certains pays d’Afrique, le droit ne reconnait pas ces violences comme des infractions, les victimes sont donc démunies et seules. Le travail d’Avocats sans frontières est justement d’imposer à tous les pays du monde à se conformer aux lois du droit international.

Concernant la thématique première du colloque à savoir, les résiliences des femmes, les panélistes nous ont offert un moment émouvant, rempli d’espoir. Les femmes sont fortes et chacune, à sa manière, tente de transformer une blessure en une force qui lui permettra de se battre et de redevenir maître de sa vie et de son corps. Il y a énormément de changements à apporter, il faut aider ces femmes qui luttent pour leur vie et qui sont victimes d’un système où elles n’ont personne pour être défendues ou juste écoutées. Il faut parler, se révolter et oser, tous les jours jusqu’à ce leur protection soit considérée comme un droit fondamental.

 

Retrouvez l'intégralité du colloque sur la chaîne YouTube de la Maison du développement durable

 

 

Du 3 au 6 décembre 2024, le 5e Congrès international de la Chaire Mukwege (5CCIM) se tiendra pour la première fois en Amérique du Nord, et sera accueilli par l’Université de Montréal au Palais des Congrès de Montréal. Cette Chaire, à l’initiative de Mme Véronique De Keyser, professeure émérite de l’Université de Liège et  députée européenne honoraire, vise à développer les recherches interdisciplinaires dans le domaine des violences sexuelles à l’égard des femmes et à fédérer sur cette thématique les connaissances de différents partenaires et universités en Belgique et dans le monde. chaire-mukwege.openum.ca